J14 En touriste!

Dimanche 26 août. Aujourd'hui pas la peine de se lever avant le jour, le départ en canoë ne se fera pas avant midi pour bénéficier du lâcher de barrage (il n'y a plus beaucoup d'eau sur le Lot!). Alors, nous profitons  de cette matinée pour nous prélasser, visiter la ville, faire un tour sur le marché et goûter aux spécialités locales.
A midi trente, nous pagayons gaiement. Il fait bon sur l'eau, pas trop chaud. Les bateaux raclent un peu sur les petits rapides, mais en choisissant bien sa veine d'eau (et à condition de ne pas être trop lourd!) ça passe à peu près partout sans portage. Le responsable de la location nous a annoncé 18km de parcourt, nous les bouclons en 3h15 sans forcer mais en pagayant tout le long quand même.
Visiblement nous avons fait le bon choix, tous les pèlerins croisés ensuite ont trouvé l'étape pédestre pénible.
L'arrivée sur Estaing est belle par la rivière, gros plan sur le château racheté par par Giscard.

Autant le voyage a été sympathique, autant la relation avec les commerçants l'est beaucoup moins (d'autres marcheurs peuvent en témoigner).
Refroidis par le contact avec la responsable du gîte communale, nous nous tournons vers l'Hospitalité St Jacques, ou Sofia avait fait étape précédemment, accueil pèlerin avec donativo.... d'entrée l'ambiance est étouffante de piété pour des mécréants comme nous. Nous posons nos sacs et partons faire un tour en ville pour méditer devant un demi! rester, partir... Il est plus de 18h... nous décidons de vivre l'expérience. Prière avant le repas avant de s'asseoir, prière après le repas avant de débarrasser, prière en début de soirée, (nous préférons faire quelques libations à notre façon dans un café de la ville), prière le matin au petit déjeuner (nous y échappons en partant à l"aube, mais certains qu'ils auront eu une pensée pour nos âme en détresse). Ana, une jeune allemande, se réfugie auprès de nous, elle supporte mal cette ambiance et essai d'échappé à la sollicitude d'un jeune illuminé de Dieu. Je crois que la grâce divine lui a grillé quelques neurones : il est effectivement inquiétant.
La nuit sera malgré tout sereine et réparatrice, mais c'est avec soulagement que nous nous enfuyions au petit matin.