J 12 Une ambiance familliale!

Vendredi 24 août. En pleine forme pour cette étape de 26.5km qui me conduit à Nasbinals. Tout se passe bien. Un furieux désir de viande rouge s'empare de moi : la boucherie du village vend de l’excellente viande de l'Aubrac. J'avoue que le lendemain, en traversant l'Aubrac j'aurais un petit peu honte devant le tableau attendrissant d'un veau tétant sa mère!

Ambiance très conviviale au gîte municipal où s'improvise un apéro et une paella. Un cycliste, un peu âgé, qui vient du Forez et qui va à Lourdes (une promesse faite à sa femme décédée) semble un peu perdu. Le concept de dortoir mixte le surprend un peu. Il nous avoue être un peu perturbé et angoissé par son voyage. Quelque verres plus tard, le voilà tout à fait détendu et ravi.
Il faut avouer que de se retrouver ainsi, tous les soirs, à partager ce moment très privé du sommeil, avec des voisins de lits que l'on rencontre souvent pour la première fois, c'est une drôle d’expérience. Au fil des jours qui passent, mon sommeil devient de plus en plus profond et réparateur.
Mais c'est aussi pour cela que je me suis mise en chemin : casser la routine, les habitudes, le confort pour me découvrir, m'éprouver autrement. Les relations tissées avec les autres dans ces conditions ne laissent pas beaucoup de place pour les faux semblants, le paraître... C'est l'humanité à l'état brute qui apparaît après une journée souvent fatigante, salissante. Les besoins de base : trouver un abri, se laver, se soigner, manger, se reposer font craquer le vernis et je suis surprise de constater que la plupart restent attentifs, cordiaux, généreux.... Une seule personne jusqu'à maintenant fait mentir ce constat : tout le monde la fuie comme la peste, elle a son surnom et les pèlerins s'informe des lieux où on l’aperçoit afin de l'éviter.